Pour ceux ou celles qui souhaitent un peu d’informations complémentaires sur la vie professionnelle en télétravail, retrouvez un dossier bien conçu, sur le très intéressant blog :
“En Aparté” de Gaelle Picut (@GaellePicut), blog dédié à la conciliation vie professionnelle/vie personnelle, avec notamment un témoignage très intéressant de :
Lola, cadre, salariée en télétravail.
Suite à mon billet d’hier intitulé Le télétravail, beaucoup de salariés en rêvent, j’ai reçu le témoignage de Lola sur la toile (@LolaSurLaToile) avec qui nous avons échangé par mail. Un grand merci à elle pour ce retour d’expérience détaillé et très intéressant.
- Tu pratiques le télétravail depuis plusieurs années au sein d’une grande entreprise. Peux-tu nous dire comment cela s’est mis en place ? Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans cette organisation ? Et quels sont les éventuels désavantages du télétravail ?
Je travaille pour une grande entreprise, dans un contexte très international.
Les accords sur le télétravail ont été mis en place dans l’entité juridique française en 2007, après une phase pilote lancée en janvier 2003 (dont je faisais déjà partie – j’avais même été interviewée pour Challenges, en avril 2003). Il y a eu énormément de délai entre la phase d’expérimentation et le déploiement massif parce que syndicats et direction n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Chacun avait ses réserves : les syndicats n’aiment pas forcément le télétravail non plus, qui les prive de leur audience habituelle à la cantine et l’actualité sociale de mon entreprise était chargée.
A l’origine du démarrage du télétravail, c’était plutôt une envie d’être novateurs. Etant donné que nous sommes dans le secteur des télécoms, c’était également la possibilité de tester sur des salariés volontaires des solutions réseaux vendues aussi à nos clients (contexte 2003). Ensuite, quand le pilote a été élargi de 50 personnes à 200, l’idée était aussi de tester un contrepoids aux nouveaux aménagements en open space. En 2007, le télétravail était un argument pour justifier le flex office (comme l’open space, mais avec un bureau pour 80% des salariés de chaque service seulement, l’entreprise évaluant statistiquement à 20% le pourcentage de salariés hors site par jour).
Le contrat de télétravail prévu par mon entreprise donne droit à 2 jours de télétravail par semaine, librement disposés dans la semaine et déclarés via un outil informatique (le même qui gère les jours de congés). Les salariés sont remboursés des frais de connexion via un forfait de 26 € par mois, sur note de frais et justificatif de facture. A peu près tout le monde peut prétendre au télétravail, même si théoriquement l’accord reste soumis au consentement du manager.
Pour moi, le télétravail au début me permettait surtout d’éviter les temps de transport (j’habitais Paris et travaillais en banlieue proche). Ensuite, il m’a permis de m’isoler du bruit permanent de l’open space.
Aujourd’hui, je suis mère de 4 enfants entre 2 et 9 ans et je suis actuellement à 80%. J’ai choisi le mardi comme journée off pour que ce soit une journée à MOI et non à mes enfants. Je suis aussi responsable d’une équipe de 7 personnes localisées : 3 en Roumanie, 1 en Italie, 1 en Angleterre et 2 en France sur 2 sites différents, et à la tête d’un projet qui mobilise directement une trentaine de personnes, majoritairement en Roumanie, et indirectement une centaine. Ce projet est international et oblige aussi à travailler avec la Chine (on arrive à se débrouiller pour se parler le matin) et les US (pour Chicago, c’est à partir de 16h). Bref, le télétravail, c’est la possibilité d’accepter une audio-conf qui se termine à 19h parce que je sais qu’à 19h02 je suis avec mes enfants.
Etant donné aussi que mes équipes sont disséminées partout, je n’ai plus l’habitude de travailler avec des personnes que je rencontre physiquement, hors workshops organisés spécialement. Je travaille au téléphone, mais surtout par IM (Instant Messaging) – via le service IM interne de l’entreprise – et par mail. J’adore l’IM, ça me permet d’avoir 4 conversations simultanées sans perdre le fil de mes pensées (tout est écrit) !
Lola Cadre en télétravail